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Dangerosité – mythe et réalité

DANGEREUX LES EDPM ?

De nombreux médias font écho de la dangerosité des EDPM, mythe ou réalité ?

À ce jour, il n’existe encore aucune statistique officielle et précise recensant le nombre de tués et blessés par trottinette.

Pour pallier ce manque, l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) a donc créé une nouvelle catégorie, effective depuis le 1er janvier 2018, dans le système d’information des statistiques des accidents de la route (Fichier BAAC).

«Selon les chiffres définitifs de l’accidentalité 2018, seul un tué est comptabilisé en trottinette électrique», On compterait également 384 blessés en France.

Nous obtenons par contre bien plus d’informations du côté outre-atlantique sur tous ces sujets. Et la tendance est plutôt aux bobos, voire parfois aux gros bobos. Comme le résume “The Verge, qui avait également relayé d’autres enquêtes américaines sur la question. Une étude texane conduite par le “Public Health and Transportation departments (PHT), Austin, Texas” et le “Centers for Disease Control and Prevention (CDC)” a identifié 271 personnes victimes de blessures liées à une trottinette électrique entre le 5 septembre 2017 et le 30 novembre 2018. Sur la même période ont été cumulées 182.333 heures de trajets sur les petits deux-roues électriques, pour un total de 936.110 voyages et plus de 1,43 million de kilomètres parcourus. Soit un peu moins de 1 accident pour 5000 km parcouru.

Sources : Le figaro / Insee / The verge / PHT-CDC

 

Port du casque et gants obligatoire ?

Les zones les plus touchées après une chute sont les avant-bras et la tête. En l’absence d’équipements de protection les conséquences peuvent être lourdes, allant du bobo à la blessure conséquente.

Un point notable concerne également le port du casque. Selon l’étude texane sur 190 personnes blessées une seule portait un casque lors de l’accident. Et une étude complémentaire a déterminé que près de 95 % des utilisateurs de trottinettes électriques ne sont pas équipés de protection à la tête.

Un véritable problème de santé publique que l’on retrouve en France, où rares sont les usagers qui appliquent cette règle de sécurité, notamment chez les adeptes du Free Floating.

Le casque reste conseillé par les autorités et rendu obligatoire pour les moins de 12 ans. Un article scientifique récent qui porte sur un échantillon de 64000 cyclistes blessés démontre que le port du casque réduit de 70% les risques de blessures graves à la tête. Par ailleurs, ils démontrent que la croyance que les porteurs de casques ont une conduite plus à risque est erronée. Les conducteurs urbains qui portent une protection sont également ceux qui ont tendance à avoir une conduite réduisant les risques.

Source : Dockless electric scooter-related injuries study – Localisation des fractures après accident de trottinette électrique

 

Le premier trajet, le plus risqué

L’étude du PHT et CDC met en relief que 55 % des blessés en trottinette électrique sont des hommes et que 48 % des accidentés avaient entre 18 et 29 ans. 33% indiquent que leur accident est intervenu lors de leur premier trajet. Sur les 10 premiers trajets la proportion passe à 60% pour ensuite s’infléchir.

Ceci met en exergue que la dangerosité est la plus grande pour les utilisateurs occasionnels, sans protection, qui empruntent des trajets inconnus et dont ils ignorent les aléas. Ce sont typiquement les usagers des trottinettes de location en accès libre “Free Floating” qui sont particulièrement mis en exergue dans les médias. On aurait de ce fait un biais perceptif de la dangerosité des trottinettes en se focalisant sur les utilisateurs des offres de locations.

A l’opposé, les possesseurs d’EDPM, connaissent généralement mieux leur trajet et sont mieux équipés et protégés, ce qui les rend moins exposés aux risques de blessures.

Source : Dockless electric scooter-related injuries study

 

Utilisateurs possesseurs – des bons points

Un récent “sondage” à notre initiative montre que les possesseurs/propriétaires d’EDPM sont nombreux à souscrire des contrats d’assurance, ou à se protéger par des équipements adéquats. Ainsi 95% des utilisateurs propriétaires déclarent porter un casque, 87% des gants, 66% des lunettes ou des visières de protection. Seulement 2% déclarent n’utiliser aucun équipement de sécurité.

Ils sont également attentifs à l’entretien de leur engin et s’équipent également d’accessoires adaptés (sonnette, éclairage complémentaire, bandes réfléchissantes…).

Maîtrisant leur machine et connaissant leur trajet, ils sont généralement bien préparés à affronter les aléas de la circulation. De plus ils sont en général équipés avec des engins de meilleure qualité et plus sécurisants en termes de freinage notamment.

Source : Club FB loi mobilité

 

Utilisateurs en libre service – peut mieux faire

40 000 : c’est le nombre de trottinettes électriques en libre-service mis à disposition dans les rues de Paris d’ici la fin de l’année régulièrement évoqué (contre 15 000 aujourd’hui).

Faute d’encadrement et de zones de circulation dédiées, les utilisateurs occasionnels de trottinettes s’autorisent toutes sortes de comportements dangereux aussi bien pour eux-mêmes que pour les autres usagers de la route :

  • 61% passent à côté d’un piéton à vive allure
  • 41% transportent des passagers. Et dans 72% des cas, ils ont moins de 11 ans.
  • 41% utilisent leur smartphone en roulant

Source : Axa assurance

 

Notre analyse et nos préconisations

<span “>Nous retenons simplement que ces nouveaux modes de transport au succès fulgurant ne sont pas simplement des jouets inoffensifs, mais de véritables moyens de transport pour lesquels nous devons rester vigilants quand nous les utilisons ou quand nous les croisons sur la route.

Sans attendre une quelconque réglementation, chacun par son comportement et par ses équipements peut agir pour améliorer sa sécurité et celle des autres. Il convient de fortement communiquer sur la prévention et d’encourager le port d’équipements de sécurité. Il convient en particulier d’informer correctement les primo-utilisateurs des risques sur les précautions à prendre.

Ce sont enfin des nouveaux modes de transport qui doivent s’accompagner de règles justes (code de la route / législation), pour en encourager les usages et en limiter les risques. Nous ne pensons pas que la limitation à 20 ou 25 km/h soit la réponse adéquate en termes de sécurité routière. Une amélioration du réseau de circulation et une incitation au port d’équipements de sécurité seraient bien plus efficientes.

Bon ride à tous

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Frederic Roussange

Secrétaire de l'Anumme - Informaticien Sécurité et Infrastructure

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